Oeuvre

Réalisée par Gabriel Bourges, alors directeur de l’Ecole des Beaux-arts à Avignon, avant 1897, cette maquette s’inscrivait dans l’ambitieux projet qu’animait son auteur d’illustrer, pour ses élèves et comme outil pédagogique, une suite d’édifices remarquables, pour évoquer ainsi, au cours des temps, l’évolution des principes de l’architecture. Il n’est pas fortuit que cet homme de grande culture ait choisi cet édifice dans cette perspective, plutôt que l’arc d’Orange ou les antiques de Glanum, pourtant bien mieux conservés.
La restitution proposée, de grande qualité par la finesse de l’exécution et la précision du traitement des décors, est toutefois contestable sur des points de détail. Ainsi, dans les proportions, l’on pourra douter du débord un peu excessif de la corniche à modillons et denticules. L’impression donnée par la rigidité que suggère son décor purement géométrique est également peu en rapport avec la thématique des rinceaux des pilastres. Enfin, le choix des griffons affrontés dans la frise qui somme le monument (et qui figurent le plus souvent sur les monuments funéraires), que le maquettiste a représenté sur un seul côté, peut être aussi remis en question.
Plus critiquable est la restitution d’un arc tétrapyle ou quadrifons, dont tous les côtés sont décorés.
L’examen des vestiges subsistants suggère plutôt un monument plaqué ou appuyé à un autre édifice, et dont seules trois faces étaient ornées.
Quoi qu’il en soit, cette réalisation traduit avec une force évocatrice la qualité de cet arc, dont les restes n’offrent aujourd’hui qu’une image incomplète.
D’autres maquettes, de petites dimensions et dont les choix de restitution sont semblables, se voient au musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye, et à celui de la Civilisation Romaine (EUR) à Rome.